[Ce texte est la transcription de l’épisode]
Bienvenue dans Travail émoi, et moi comme émotions, perceptions, ressentis. J'ai pensé ce podcast comme une fenêtre ouverte sur le travail, ce qu'on y fait, mais aussi ce qu'il nous fait, comment il nous transforme, comment il impacte notre identité. Seul ou avec mes invitées, je parle du travail au quotidien, de ses joies, de ses moments difficiles.
On va parler de transition de carrière, de bien-être au travail, d'équilibre de vie, de choix difficiles ou de retour aux sources de notre motivation. Pas de conseils, pas de solutions toutes faites pour un épanouissement miracle, mais des récits de vie professionnelle, des parcours, des histoires, où tu peux puiser… ce que tu veux en fait.
Peut-être que tu rêves d'une transition de carrière, peut-être que tu te poses des questions sur ton job, peut-être que tu es en recherche d'emploi ou que tu traverses un burn-out.
Le travail est au cœur de nos vies, que l'on soit en emploi, indépendant, au chômage ou éloigné de l'emploi pour plein d'autres raisons. Même lorsque l'on résiste à la valeur travail, cette idée que l'on vaut ce que l'on produit, on pense au travail. Alors, autant y penser sereinement.
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Alors que la deuxième saison de Travail émoi va bientôt commencer, je te propose un petit retour sur les premiers épisodes.
Pourquoi et comment choisit-on de se reconvertir ? Comment se sent-on au moment de sauter le pas ? Dans ces histoires de reconversion, il y a aussi beaucoup d'histoires de retour aux sources. Des changements qui semblent radicaux sont en fait la mise en accord avec un ressenti fort, une envie ancienne qui persiste. Écoute ce que mes invitées ont à dire.
Delphine Petit Postma a toujours voulu être maman, plus que tout autre chose. Du coup, elle a fait de la parentalité son métier. Aujourd'hui, elle est kraamzorg, ce métier typiquement néerlandais qui consiste à accompagner les parents à la naissance d'un enfant.
Je suis maman. C'est aussi important puisque quand j'étais petite, je voulais être maman. Je n'avais pas d'autres ambitions, ce qui rendait ma mère folle, étant donné que c'était une féministe de la première heure et qu'elle ne comprenait pas pourquoi je n'avais pas d'autres ambitions.
Il n'y avait pas d'autres options. Et puis, l'idée de pouvoir transmettre la vie et puis après, par la suite, l'idée de pouvoir créer un humain qui allait me ressembler, je trouvais que cette conception était absolument fabuleuse. Et c'est ça qui m'a toujours ambitionnée ou motivée, en tout cas, je ne sais pas comment on dit.
Ce n'est pas parce que je jouais à la poupée ou des trucs comme ça, puisque ma mère, en bonne féministe, m'offrait plutôt des déguisements de David Crockett et des camions, alors que moi, je voulais être une princesse avec des poupées. Donc, je sais pas. Ouais, voilà, depuis toujours.
Mais avant cela, elle travaillait dans la banque, jusqu'au jour où elle se rend compte qu'elle s'ennuie. Pour l'étape d'après, c'est son mari qui la met sur les rails.
À un moment donné, je me suis dit : j'ai encore 20 ans à bosser, je vais m'ennuyer quand même.
Je me suis vraiment dit ça, ça ne va pas être possible et donc j'en parle à mon mari qui lui adore son métier et moi je n'ai jamais su quoi faire. C'était ça un peu le drame de ma vie, c'est que je n'avais jamais ambitionné quelque chose. Si, j'aurais adoré être sage-femme.
J'ai toujours dit à mon fils que c'était le métier que je trouvais le plus beau au monde. Et je ne l'ai pas fait parce que tout simplement je pensais que je n'avais pas le niveau en maths. Enfin bon bref, je pensais que je n'avais pas le niveau, que je ne pouvais pas le faire.
Et puis voilà, je ne l'ai pas fait. Je n'ai même pas essayé, rien du tout. Et alors, à ce moment-là, il me dit « mais il faut que tu fasses un truc qui est ton hobby ».
Et je lui dis « mais moi, mon hobby, c'est la parentalité, c'est accompagner mes copines ». Enfin, moi, ça n'a pas de secret pour moi. Je vois les gens qui galèrent avec les enfants, avec les bébés, avec les ados.
Et moi, je trouve ça… je ne vais pas dire que je trouve ça facile, mais je trouve ça compliqué. Et puis surtout, j'ai des solutions. C'est plutôt ça, en fait.
Et je me suis dit, mais ce n'est pas un métier. Et il m'a dit, il faut que tu fabriques ton métier, il faut que tu le crées. Et là, il y a une porte qui s'ouvre dans ma tête.
Je me suis dit, qu'est-ce qui m'empêche de créer mon métier ? Et à ce moment-là, je me suis dit, je démissionne. et je vais aider les mamans françaises aux Pays-Bas qui ont un bébé.
Si Delphine a toujours voulu être maman, Chloé Genovesi a toujours voulu écrire des histoires. S'il n'a pas été facile de se faire sa place, aujourd'hui, elle vit de son écriture.
Moi, j'ai toujours voulu publier des livres. Ça a été toujours mon rêve.
Et donc, en fait, j'avais un petit plan de départ. C'était de commencer à écrire un peu du marketing, puis les chroniques, et au fur et à mesure, apprendre de l'expérience, parce que comme je n'ai pas fait d'études, il faut savoir que quand j'ai commencé à écrire il y a une dizaine d'années, en fait j'ai commencé vraiment à faire un peu de mi-temps, un peu de freelance il y a dix ans, et à l'époque j'avais un niveau qui était quand même assez bas, donc j'ai commencé à essayer de m'améliorer de plus en plus, et puis ensuite j'ai eu la chance en 2021 de rejoindre un webzine génial avec des nanas extraordinaires qui s'appellent Francine à vélo. Et là, en fait, à ce moment-là, j'avais déjà acquis un niveau qui n'était pas mauvais. Puis ça m'a donné une confiance en moi de fou, parce qu'en fait, ces filles-là, au début, j'étais juste contributrice.
Un jour, elles m'ont dit, on voudrait que tu fasses partie de l'équipe. Et moi, ça ne m'était jamais arrivé sur mes domaines que j'aime à ce point, donc l'écriture, qu'on me propose, en fait, spontanément, de rejoindre. Et ça m'a donné une confiance en moi énorme, ça m'a donné des ailes presque.
Et en plus de ça, on a fait plein de trucs. En parallèle, je travaillais à temps plein chez MadMoizelle, même si ça, c'est fini depuis. Et à partir de là, on a rencontré Lorraine.
On a rencontré parce qu'elle faisait un book club. Et on a rencontré Lorraine lors d'un book club. Et les choses, elles se sont un petit peu enchaînées comme ça.
En fait, c'était des rencontres. grâce à Francine.
Et son rapport à l'écriture va au-delà du métier. Elle parle de passion dévorante, de quelque chose qui la dépasse. Comme Delphine, elle sait que c'est ce qu'elle doit faire.
Je classe entre travail et passion dévorante en fonction des contenus.
Quand j'écris des articles ou des chroniques, j'y prends beaucoup de plaisir. Et il y a des fois, je me fais beaucoup rire et c'est vraiment un moment plaisir. Quand je fais du marketing, il y a de la fierté et il y a de la satisfaction de ce moment où tu as trouvé la bonne formule et tout ça.
Donc il y en a un, c'est du plaisir, un, c'est de la satisfaction. Et quand j'écris de la fiction, c'est de la passion dévorante. J'y pense le matin en me réveillant, j'y pense le soir en me couchant, je passe ma journée avec mes personnages, je peux rien...
Je pense qu'à ça, il faut que ça sorte. C'est une urgence, c'est l'urgence absolue. Je pense que c'est quelque chose qui peut peut-être juste parler aux gens qui l'ont vécu.
Moi, j'appelle ça le feu sacré, parce que c'est vraiment l'urgence. Des fois, c'est tellement intense que ça fait mal. Après, c'est aussi des particularités qu'il y a avec l'autisme, c'est que quand on a des intérêts ou des passions, on est à fond.
Donc, il y a tout un monde comme ça qui... C'est vraiment la passion. À la limite, il n'y a presque pas de mots pour décrire ça.
Pour sa reconversion, Cédric Narbonnais a écouté son ressenti et le sentiment que le poste qu'on lui proposait était exactement là où il devait être, même s'il fallait pour cela quitter une situation confortable avec un bon poste et de belles opportunités. C'est l'intuition qui parle ici.
J'étais en poste chez ASML et ça se passait bien.
Il n'y avait pas de difficultés. J'ai même envie de dire qu'il y avait de belles opportunités présentes. Simplement, c'est que le changement de poste en 2020, il a obéi à une impulsion, à une envie, à une réalisation que le poste qu'on proposait, l'opportunité qui était là, sur la table, était un chapitre complètement nouveau, parce que je n'ai jamais été enseignant, je n'ai jamais été formé pour le devenir, mais je le suis.
Et en fait, au fond de moi, j'ai vraiment obéi à une impulsion, une conviction profonde que c'était là qu'il fallait que je sois. Alors effectivement, après, il faut que s’ajoute avec la dimension logistique, familiale, etc. Mais heureusement, j'ai eu la chance, ma compagne m'a supporté dans les deux, pour aller au Pays-Bas et pour revenir.
Elle a été extrêmement, comment dirais-je... Elle a été un grand support, tout simplement. Et ça s'est fait comme ça.
Donc assez rapidement en plus. Et... Oui.
Pascale Guilloux, quant à elle, a toujours voulu avoir un impact sur le monde, savoir que son activité contribuait à un monde meilleur. C'est ce qui a déclenché son départ du secteur de la pub.
Alors, je travaillais dans la pub à Paris, chez Publicis, et j'ai travaillé cinq ans, et j'étais arrivée à un point où je me posais vraiment des questions sur ma contribution en tant que publiciste, et ça commençait à gratter, en fait.
Voilà. Donc, je voulais avoir vraiment un impact, travailler pour apporter une contribution, avoir un travail qui ait du sens. Donc j'avais décidé de quitter mon travail, et ça tombait juste après la naissance de mon enfant.
Il y avait vraiment une réflexion presque existentielle sur la valeur de ce que j'apportais. Alors c'était un travail vraiment passionnant, une équipe de collègues soudés, on a vraiment travaillé à fond et on rigolait aussi beaucoup. Mais c'est vrai que ça ne me nourrissait plus ce que je voulais vraiment faire dans ma vie, ce que je voulais apporter au monde, en fait.
C'est très idéaliste, mais c'était vraiment un moteur pour moi pour faire une reconversion professionnelle.
Aujourd'hui, Pascale est artiste, titre qu'elle a décidé de s'attribuer, comme elle le dit, sans complexe, parce qu'il ne sert à rien d'attendre une validation externe.
Il y a un moment, notamment pendant la période Corona, j'avais un intitulé sur mon compte Instagram où j'étais encore illustratrice commerciale.
Et comme je ne faisais plus d'illustration, mais que je faisais vraiment du dessin artistique, j'ai eu aussi l'impulsion de me dire, en fait, Pascale, tu es toute seule dans ton studio, tout le monde est un peu recroquevillé dans sa bulle à cause du lockdown. Tu as le droit de dire ce que tu fais, mais personne ne va venir te dire « Pascale, maintenant, tu as le droit d'être une artiste ». Donc, je me suis dit « Pascale, tu vas te donner le titre toi-même ».
Donc, j'ai changé l'intitulé sur mon compte Instagram et je me suis dit « Voilà, c'est bien ». C'est bien. Après, c'est vrai, être un artiste, oui, c'est pas vraiment un titre, c'est pas vraiment un diplôme.
Je pense que c'est quelqu'un qui se voit artiste ou qui est jugé comme artiste. Mais c'est une notion qui est tellement subjective, quelque part, que maintenant, je suis relativement à l'aise de me présenter en disant « je suis une artiste ». Voilà.
Sans complexe. Pour ce que ça veut dire aussi. Mais je l'assume, donc c'est bien.
Aujourd'hui, Elsa Regan est coach, facilitatrice et gestalt thérapeute, après avoir été chercheuse, patent attorney candidate, puis portfolio manager. Depuis toute jeune, elle est fascinée par les parcours, les histoires de vie. Elle a toujours su qu'un jour, elle serait, comme elle le dit, psy quelque chose.
Depuis toute petite, avant même l'adolescence, j'étais fascinée par l'être humain, les histoires de vie.
J'étais d'une famille où on me racontait beaucoup d'histoires, je m'intéressais beaucoup à l'histoire de ma famille. Il y a eu beaucoup de traumas intergénérationnels dans ma famille, ça m'intéressait. Et puis j'avais un papa qui est devenu psychanalyste.
Alors, il était dentiste, mais il était aussi psychanalyste. Il avait ces deux métiers. Et moi, j'étais fascinée d'être témoin de la naissance de cette deuxième profession dans sa vie, parce que j'étais pré-adolescente quand il s'est lancé, donc je l'ai vu progresser.
Et à la fois, j'étais très en contact avec ce métier en fait, avec ces lectures, et puis moi-même, assez jeune, j'ai entamé une psychanalyse. Et en fait, je me suis rendu compte que, oui, j'avais ce désir et ce rêve de devenir psy, mais pas psychologue, pas psychiatre et pas psychanalyste. Et en fait, quand je suis venue aux Pays-Bas, il y avait toujours cette idée de peut-être que je vais faire psychologie à l'université, des études de psycho.
J'ai regardé le CNED et puis j'avais eu mon premier enfant. C'était compliqué parce qu'il fallait aller en stage en France si on faisait le CNED. Donc, j'avais un peu mis ce rêve un peu de côté.
Et j'ai découvert la Gestalt après le coaching. Je me suis effectivement formée depuis 2018 pour devenir praticienne en Gestalt thérapie. Et là, je suis en troisième cycle.
Donc, j'ai obtenu mon diplôme de praticienne fin 2023, il y a un an. Et là, je suis en troisième cycle pour obtenir mon diplôme de thérapeute en Gestalt thérapie et ensuite le certificat européen de psychothérapeute. Alors qu'est-ce que j’y trouve ? Moi en fait j'avais ce rêve, comme je te l'ai dit, de devenir psychologue, de devenir psy quelque chose, et ça ne pouvait pas être psychanalyste, ni psychiatre, ni psychologue clinicienne, enfin, ce n'est pas ce que je voulais.
Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Rendez-vous dans la saison 2 pour d'autres parcours de vie professionnelle. Parce que l'intime est universel, tu trouveras dans ces récits de quoi réfléchir à ton propre parcours, à tes propres envies et désirs pour ta vie pro.
Bonne écoute !
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