Hellooo, bienvenue dans cette 2e édition !
Nous sommes 243 ici et non pas 2000 comme je le disais la dernière fois ! Et ce n’était même pas un poisson d’avril !
Morale de l’histoire : ne jamais corriger un texte juste avant de l’envoyer !
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Sommaire
Pourquoi les parcours atypiques n’existent pas
Réponses à vos questions : celle d’Emmanuelle et de Virginie
Recherche d’emploi
Les parcours atypiques n’existent pas
TLTR (trop long à lire : 8 minutes) ? 1 résumé ⬇️
- La vie (professionnelle) est une succession de cycles qui se répètent
- Les évolutions sociétales et technologiques conduisent à diversifier les parcours professionnels
- L’adaptabilité devient une compétence très recherchée
- Le changement individuel ou collectif est aussi une question d’état d’esprit
Pourquoi je te parle des parcours atypiques ? Parce que c’est une problématique très fréquente de mes clientes : “j’ai un parcours atypique, c’est difficile pour moi de me positionner”.
Comme s’il n’existait qu’une voie : le parcours “typique”.
Comme si la multiplicité/diversité des expériences était un problème.
Personnellement, je n’ai pas eu le mémo qui disait que les personnes de ma génération (nées dans les années 60) n’avaient qu’une carrière pour la vie… J’exerce aujourd’hui mon 6e métier, j’ai 3 activités différentes et je suis indépendante et salariée, parce que j’en ai l’opportunité et parce que les vies professionnelles changent et les parcours se diversifient.
Bref, je n’ai jamais eu de “carrière”.
Comment définir une carrière aujourd’hui ?
Il y a quelques dizaines d’années, c’était assez clair: “profession à laquelle on se consacre et comportant des étapes : les carrières de l'enseignement. Vie professionnelle considérée comme un ensemble d'étapes à parcourir.” (Larousse) Il s’agissait des étapes prévisibles de la vie professionnelle.
Une vie en 4 étapes
Ce modèle fonctionnait avec un schéma de vie en 4 périodes : l’enfance, les études, la vie active, la retraite.
Et ces 4 périodes étaient liées entre elles. L’enfance prédisposait à certaines études qui elles-mêmes ouvraient les portes de certaines carrières qui se déroulaient de façon linéaire.
Les choses ont bien sûr évolué depuis les années 60, mais surtout depuis les années 90 avec 2 mouvements concomitants : l’individualisation de la relation d’emploi et les avancées technologiques.
Quand l’entreprise était seule responsable des qualifications et de l’avancement de ses salariés, tout était simple. Depuis les années 90, les salariés sont de plus en plus responsables de leurs complétences, en particulier via la formation continue.
Le lien salarié-entreprise s’est distendu (euphémisme du siècle !) et du coup, chacun doit, autant que possible, gérer son propre parcours.
Une vie faite de cycles qui se répètent
Les études, la formation, n’apparaissent plus uniquement avant la vie active, mais tout au long de celle-ci. La vie active, voire même la retraite, n’est plus une ligne droite mais une succession de cycles : emploi —> formation —> nouveau job —> formation —> pause —> travail indépendant —> retour au salairiat —> expatriation, etc.
Parle-t-on encore aujourd’hui de carrière au sein d’une entreprise quand on estime que le temps moyen passé par une salariée dans une entreprise est de 3 à 5 ans ?
La mobilité devient la caractéristique des carrières aujourd’hui.
Quid du sentiment de fin de vie professionnelle ?
Au début des années 2000, les carrières cycliques étaient déjà un sujet d’étude. Et pourtant, les spécialistes les voyaient toujours comme la succession de 4 phases :
l’apprentissage
la maîtrise
la routine
le désengagement (= le sentiment de fin de vie professionnelle)
Et aujourd’hui ? Avec les changements technologiques, le passage d’une pandémie…
Est-ce que chacune de nos expériences professionnelles va suivre ce shéma ou est-ce que la fluidité des changements va nous permettre de quitter un job au début de la routine et éviter la phase de désengagement ?
Et les évolutions technologiques dans tout ça ?
On parle depuis quelques années déjà de la 4e révolution industrielle, celle des robots.
La 3e révolution industrielle était celle de la digitalisation de l’économie et du travail (1), la 4e est celle du développement de l’utilisation de l’intelligence artificielle dans la production de biens et de services.
Tu as sûrement déjà entendu parlé du remplacement de salariés par des robots dans les décennies (ou années à venir). Débat qui est toujours en cours. Mais déjà aujourd’hui, il est difficile de se positionner sur le marché de l’emploi sans un minimum de connaissances informatiques : visio-conférence, gestion d’agendas partagés, etc.
L’évolution des carrières ou des vies professionnelles a donc toujours été impactée par les évolutions sociétales, économiques et technologiques. Et l’allongement de la durée de vie et de la durée de vie active apporte également une nouvelle perspective.
Certains emplois ne sont pas tenables toute une vie active: parce qu’ils sont usants physiquement et/ou psychologiquement.
D’autres emplois nécessitent de se former régulièrement parce que les modes de production changent rapidement.
Et puis bien sûr il y a l’envie de changement de la personne elle-même qui ne se voit pas faire le même métier toute sa vie active. Et la crise sanitaire a eu un impact sur ces envies de changement : le nombre de bilans de compétences a augmenté de 65% entre 2020 et 2021 (chiffres de la Caisse des dépôts et consignations).
Une ou plusieurs carrières ?
On estime que 85% des métiers de 2030 n’existent pas encore (d’après une étude de Dell, relayée par Pôle emploi [2]).
Cela veut dire que les personnes formées autour de l’An 2000 n’ont probablement pas été formées à ces métiers et pourtant, en 2030, elles seront toujours en activité.
Et si leur métier n’a pas disparu, il aura évolué et demandera une adaptation, voire une requalification et/ou de la formation ou encore une reconversion.
L’évolution des métiers et l’apparition de nouveaux métiers testent en temps réel la capacité des personnes, des systèmes éducatifs et des sociétés à maintenir l’employabilité sur le long terme de personnes dont la vie professionnelle ne fait que s’allonger.
Ce ne sont pas seulement les compétences métiers qui doivent évoluer mais aussi la capacité de changer et de s’adapter rapidement.
La question n’est plus “combien de carrières dans une vie professionnelle?”, mais plutôt : “comment favoriser le passage de l’une à l’autre”.
La question des transitions professionnelles devient cruciale d’une part pour ne pas laisser sur le bord de la route les personnes les moins bien équipées pour l’évolution technologique et d’autre part pour favoriser l’appétence pour le changement et la “plasticité” professionnelle.
Le changement : un état d’esprit ?
Plus que la formation, c’est finalement la capacité à apprendre et à changer qui va faire la différence. Compétence dans le développement de laquelle l’éducation et les cultures d’entreprise jouent un rôle fondamental (3).
“Organizations that embody a growth mindset encourage appropriate risk-taking, knowing that some risks won’t work out.” Carol S. Dweck (Les organisations qui témoignent d’un état d’esprit de développement encouragent une prise de risques appropriée, sachant que certains risques ne payeront pas)
Ces évolutions ne sont possibles qu’avec l’acceptation - individuelle et collective - de la prise de risque et de l’échec. Acceptation qui a une dimension culturelle, comme on peut s’en apercevoir si l’on connaît un peu les cultures scolaires et professionnelles de la France et des Pays-Bas, par exemple.
La pandémie et l’adaptation forcée
Le confinement a certainement boosté la digitalisation des entreprises. Celle-ci s’est aussi faite à marche forcée pour bien des salariées, ce qui n’est pas nécessairement un gage de succès (!).
L’adaptabilité a fait une entrée remarquée dans la liste des compétences requises et est mentionnée comme un attribut que les candidates apportent à l’organisation alors que les organisations elles-mêmes, en tant que systèmes, sont parfois particulièrement rigides.
Bref, un parcours typique aujourd’hui, c’est finalement un parcours fait de changements, de cycles qui reviennent, de temps de formation multiples, de formes de travail différentes tout au long de la vie.
PS : si tu veux optimiser la présentation de ta carrière en zig zag : j’en ai fait un carrousel sur LinkedIn.
Réponses à tes questions
Question d’Emmanuelle
Comment trouver LE job quand on est très polyvalent mais pas spécialiste ?
C’est difficile de répondre à cette question sans avoir de contexte… Comme je ne connais pas ton parcours et ton secteur, je ne sais pas ce que polyvalent ou spécialiste veulent dire pour toi.
Du coup, je vais plutôt te poser des questions pour t’aider à y voir clair.
Pourquoi penses-tu que LE job est forcément une histoire de spécialiste ?
N’y a-t-il pas de possibilités de trouver un job qui te plaise en mettant en valeur ta polyvalence ?
Et d’ailleurs, c’est quoi LE job pour toi ?
celui pour jusqu’à la fin de ta vie active ?
celui où tu vas t’éclater là maintenant ?
Et pourquoi vouloir trouver LE job ?
Question de Virginie
Comment se contenter d'un boulot alimentaire quand on ne trouve pas un job qui répond à nos compétences et aspirations ?
C’est une question très personnelle, ou en tout cas, la réponse est très personnelle.
Je te propose de lire l’interview de Diane pour voir comment elle a fait pour passer de juriste en droit des réfugiés à service client dans une entreprise de médecine vétérinaire et y trouver son compte.
🎙️ Interview : comment Diane est passée d’un métier passion à un service client, sans regret
Recherche d’emploi
Un hack tout simple ⬇️
Comment gérer la rubrique “intérêts & loisirs”
L’idée reçue à oublier d’urgence 😅
Il faut cocher toutes les cases de l’offre d’emploi pour répondre
Pose-moi toutes tes questions ⬇️ Enfin non, pas toutes 😇 je ne peux pas te dire quel job choisir ! Mais sinon, vas-y, j’y répondrai ici et ça m’aidera à mieux cibler tes attentes.
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